Complexe de l’imposteur, comment en sortir ?

21/01/2022 | Coaching

Qui n’a jamais entendu parler de ce fameux syndrome de l’imposteur ? Ce sentiment de ne pas être à sa place et que quelqu’un va bien s’en rendre compte, un jour. Je pense qu’un certain nombre d’entre vous se reconnaissent ou se reconnaîtront dans sa description… Moi la première !

La bonne nouvelle est qu’il est possible de sortir du cercle vicieux du syndrome de l’imposteur et de se sentir légitime. Oui, oui !

Le syndrome de l’imposteur, qu’est-ce que c’est ? Ce syndrome ou complexe ou sentiment, car ‘syndrome’ se réfère à une pathologie… or ce n’est pas le cas ici, même si la souffrance est bien réelle. Donc, la prétendue imposture est liée à la peur de réussir et empêche les personnes qui en sont victimes, de développer pleinement leur potentiel. Inconsciemment convaincues que leur réputation est usurpée, ces dernières fuient toute possibilité qui leur permettrait d’aller encore plus loin. Elles vivent dans le doute. Elles pensent qu’un jour, elles seront démasquées et que la preuve de leur incapacité sera faite.

Sous un autre angle de vue, l’imposteur est également celui qui se conforme aux attentes d’autrui de sorte à incarner avec un rôle professionnel ou social.

Cette crainte d’être démasqué pousse le présumé imposteur à mettre en œuvre des stratégies pour masquer l’escroquerie dont il se sent coupable. Le terme ‘imposteur’ est fort, mais il reflète un réel ressenti.

Face à une tâche à accomplir, la personne qui se sent être un imposteur va soit se sur-préparer, soit procrastiner :

  • La stratégie de sur-préparation (overdoing) consiste à investir une très grande énergie dans la tâche à accomplir. Ceci permet à la personne d’attribuer le succès à cette grande quantité de travail et non à ses compétences réelles.
  • La stratégie de procrastination (underdoing) prépare la personne à l’échec, pour lequel elle a une explication toute faite et d’attribuer à la chance ou à un contexte particulier, les raisons de la réussite éventuelle.

Dans les deux cas, ces stratégies viennent renforcer le syndrome… qui devient alors un cercle vicieux ! Les personnes nient leurs capacités et leurs talents, ce qui permet au doute et à l’angoisse de subsister en dépit de succès répétés.

Que vous soyez un perfectionniste, un superman ou superwoman, une personne ayant prétendument de grandes facilités ou un individualiste forcené, on estime que 60–70% des personnes souffriraient du complexe de l’imposteur à un moment de leur vie, notamment professionnel : ne pas se sentir légitime à son poste, ne pas reconnaître la réalité d’un succès…

Ce syndrome est notamment fréquent chez les enfants et adultes à haut potentiel. Albert Einstein ou Jodie Foster ont témoigné de leur propre sentiment d’imposture. Et si je vous parle du sentiment que le psychologue s’est sans doute trompé quand il vous a fait passer votre test de QI, que ce n’est pas possible que vous soyez surdoué… Je suis certaine que la majorité des adultes surdoués qui lisent ces lignes, se reconnaîtront, notamment ceux ayant découvert leur haut potentiel à l’âge adulte.

Quelques citations de personnes célèbres :

  • “ Je pense toujours que les gens vont découvrir que je n’ai vraiment pas beaucoup de talent. Je ne suis vraiment pas très douée. Tout a été une imposture.” Michelle Pfeiffer
  • “ Parfois, je me réveille le matin avant de partir en tournage, et je pense que je ne peux pas faire ça. Je suis un imposteur.” Kate Winslett
  • “ J’ai écrit onze livres, mais chaque fois que je pense, ‘oh, ils vont me démasquer maintenant. J’ai joué avec tout le monde et ils vont me démasquer’.” Maya Angelou

En résumé, je dirais que le syndrome de l’imposteur se manifeste en un sentiment d’infériorité ou de dépréciation et d’incompétence (= estime de soi défaillante), une crainte d’être démasqué, l’incapacité à internaliser sa réussite et la surestimation des capacités et talents des autres.

Par exemple :

  • “Merci mais je n’ai aucun mérite. J’ai surtout eu beaucoup de chance”.
  • Se dire que ce que l’on a réalisé n’est pas si énorme tout de même. Et même si ça l’est, oui bon, on a beaucoup bossé, ce n’était pas grand chose.
  • Tout le monde peut le faire.
  • Pourvu que les autres ne posent pas d’autres questions, ils vont découvrir qu’on ne sait rien.

Les moyens de se libérer du syndrome de l’imposteur

Commencez par reconnaître que vous ressentez ce sentiment d’imposture et apprenez à identifier les situations dans lesquelles il émerge.

Ensuite, c’est vrai qu’il y a toujours plus à apprendre. Faire l’effort d’accroître vos compétences peut certainement vous aider à faire des progrès professionnels et vous maintenir compétitif sur le marché du travail. Mais la tendance à rechercher sans cesse plus d’informations peut en fait être une forme de procrastination. Commencez à pratiquer l’apprentissage juste-à-temps. Cela signifie acquérir une compétence quand vous en avez besoin — par exemple, si vos responsabilités changent — plutôt que d’accumuler des connaissances pour un (faux) confort.

Réalisez qu’il n’y a pas de honte à demander de l’aide quand vous en avez besoin. Si vous ne savez pas comment faire quelque chose, demandez à un collègue. Si vous n’arrivez pas à résoudre un problème, demandez conseil à un superviseur ou à un coach. Le tutorat de jeunes collègues ou le bénévolat peuvent être une excellente façon de découvrir votre expertise personnelle. Lorsque vous partagez ce que vous savez, cela profite non seulement aux autres, mais cela vous aide aussi à surmonter votre syndrome d’imposteur.

Et aussi, acceptez l’imperfection (la vie est trop courte !), souvenez-vous des efforts que vous avez faits pour réaliser telle ou telle chose, notez vos réalisations et vos succès, notez aussi les compliments qu’on vous fait et cessez de vous comparer aux autres.

Êtes-vous victime du syndrome de l’imposteur ? Vous pouvez faire le test (en anglais) conçu par l’une des deux théoriciennes américaines du syndrome de l’imposteur, Pauline Rose Clance : l’échelle de Clance sur http://paulineroseclance.com/pdf/IPTestandscoring.pdf

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Comment expliquer un parcours professionnel « instable » lors d’un entretien

Le changement fréquent d’emplois est de plus en plus courant, notamment chez les jeunes générations. Les travailleurs des générations Y et Z, mais pas qu’eux, changent plus fréquemment de travail à la recherche de meilleures opportunités, de conditions de travail plus flexibles ou pour aligner leur emploi sur leurs valeurs personnelles. Toutefois, bien que cette pratique soit de moins en moins stigmatisée, certains recruteurs continuent de percevoir ces parcours comme des signes de déloyauté ou d’instabilité professionnelle.

Pourquoi le changement fréquent de postes est-il souvent mal perçu ?

Historiquement, le marché du travail valorisait la stabilité, avec une culture qui privilégie la fidélité à un employeur et les carrières à long terme, en particulier dans des secteurs traditionnels comme la fonction publique ou les grandes entreprises. Cependant, le contexte a changé avec la crise économique et l’essor du digital, qui favorisent des modèles de travail plus souples. Malgré tout, certains recruteurs voient toujours le changement fréquent de postes comme un manque d’engagement.

Pourquoi change-t-on de travail plus souvent ?

Plusieurs raisons expliquent cette tendance :

  1. Salaire et coût de la vie : Les grandes villes ont un coût de vie élevé, de nombreuses personnes cherchent des postes mieux rémunérés pour s’adapter aux réalités économiques locales.
  2. Valeurs personnelles et éthique : Les générations plus jeunes surtout, recherchent des entreprises qui reflètent leurs valeurs, qu’il s’agisse de responsabilité environnementale, d’égalité sociale ou de transparence.
  3. Équilibre travail-vie personnelle : Le besoin de flexibilité, notamment en termes de télétravail ou d’horaires, est devenu crucial, notamment après la pandémie. Les entreprises qui refusent ces nouvelles demandes, peinent à retenir leurs talents.
  4. Diversité et inclusion : Les jeunes recherchent des environnements de travail où ils peuvent être eux-mêmes, sans avoir à cacher ou minimiser leur identité. Ils veulent des employeurs qui s’engagent réellement pour la diversité et l’inclusion.

Comment aborder ce sujet en entretien ?

Si vous êtes confronté à une question sur votre parcours professionnel, voici quelques conseils pour justifier les changements fréquents :

  • Mettre en avant la recherche d’un alignement de valeurs : Expliquer que vous avez changé de poste pour trouver un environnement qui correspond mieux à vos valeurs personnelles ou à vos attentes professionnelles.
  • Souligner les contraintes économiques : Vous pouvez aborder les raisons financières (coût de la vie, salaires) pour justifier votre départ d’un poste précédent, surtout si l’employeur n’offrait pas une rémunération en adéquation avec vos besoins.
  • Équilibre personnel : Si vous avez quitté un poste en raison d’un manque de flexibilité ou d’un équilibre travail-vie personnelle insuffisant, vous pouvez expliquer que vous cherchez une entreprise où vous pourrez évoluer sans compromettre votre bien-être.
  • Satisfaction et engagement à long terme : Insistez sur le fait que vous recherchez maintenant un emploi où vous pourrez vous épanouir à long terme, avec une entreprise qui partage vos valeurs et où vous pouvez envisager de rester plus longtemps.

Conclusion : Un changement de poste réfléchi

Bien que les changements fréquents de travail puisse encore être perçu comme un risque par certains recruteurs, il est important de montrer que vos décisions sont bien motivées par des raisons légitimes, comme la recherche d’une meilleure rémunération, d’une flexibilité accrue ou d’un alignement de valeurs. Le bon employeur comprendra que ces choix sont faits dans un souci de bien-être et de développement professionnel.

Aude Saliner
Coach Révélatrice de potentiels singuliers