J’ai interviewé le complexe de l’imposteur

18/02/2021 | Articles, Coaching, Haut Potentiel, Hypersensibilité, Multipotentialité

J’ai envie de vous parler du complexe de l’imposteur, car il est très partagé par les personnes atypiques.

Qu’est-ce que c’est ?

C’est l’idée qu’on a réussi seulement grâce à la chance ou grâce aux autres, et non grâce à son talent ou à ses compétences.

Est-on nombreux à en souffrir ?

Les études estiment que 70% des personnes l’expérimentent à un moment ou à un autre de leurs vies.

Est-ce qu’il touche tout le monde ?

Le complexe de l’imposteur peut toucher tout le monde : les femmes, les hommes, les étudiants, les managers, les artistes, le personnel soignant…

Concrètement, quelle forme ça prend un complexe de l’imposteur ?

Il est possible d’identifier 5 types de comportements différents chez les personnes expérimentant un complexe de l’imposteur :

  • les perfectionnistes : ils se fixent des objectifs très élevés. Et même s’ils atteignent 99% de leurs objectifs, ils vont se sentir en échec. Une toute petite erreur les amènera à remettre en question leurs compétences.
  • les experts : ils ressentent le besoin de connaître la moindre information avant de commencer un projet et cherchent constamment de nouvelles formations ou certifications pour améliorer leurs compétences. Ils ne postuleront pas à un emploi s’ils ne répondent pas à 100% des critères de l’annonce. Ils pourraient hésiter à poser une question en classe ou à parler en réunion, parce qu’ils ont peur d’avoir l’air stupide s’ils ne connaissent pas déjà la réponse.
  • les “sans effort” : lorsque le “sans effort” doit lutter ou travailler fort pour accomplir quelque chose, il pense que cela signifie qu’il n’est pas assez bon. Il est habitué à des résultats qui arrivent facilement, et quand il doit faire des efforts, il pense que c’est la preuve qu’il est un imposteur.
  • les indépendants : ils estiment qu’ils doivent tout accomplir par eux-mêmes. Et s’ils ont besoin d’aide, ils pensent que c’est la preuve qu’ils sont en échec ou qu’ils sont des imposteurs.
  • les super wo.men : les super wo.men estiment qu’ils doivent travailler plus fort que leur entourage pour prouver qu’ils ne sont pas des imposteurs. Ils ressentent le besoin de réussir dans tous les aspects de leurs vies (au travail, en tant que parents, en tant que partenaires…) et se sentent facilement stressés quand ils n’accomplissent pas pleinement quelque chose.

On peut expérimenter plusieurs de ces comportements au cours de sa vie, voire en même temps.

Pourquoi se sent-on un.e imposteur ?

Il n’y a pas de réponse unique. Certains experts pensent que cela a à voir avec des traits de personnalité — comme l’anxiété — tandis que d’autres se concentrent sur des causes familiales ou comportementales.

Le complexe de l’imposteur peut avoir des racines variées :

  • enfance, ex. : les notes qui n’étaient jamais assez bonnes ou le sentiment que pour être aimé.e, je dois être bon.ne élève.

Parfois, des souvenirs d’enfance, comme le sentiment que vos notes n’étaient jamais assez bonnes pour vos parents ou que vos frères et sœurs vous surpassaient dans certains domaines, peuvent avoir un impact durable. Les gens intériorisent souvent ces idées : que pour être aimé.e ou être aimable, je dois réussir. Ensuite, nous auto-entretenons cette croyance.

  • environnement, ex. : la non-appartenance à un groupe (social, professionnel…) peut susciter le sentiment d’imposture.

Des facteurs extérieurs à une personne, tels que son environnement, peuvent également jouer un rôle majeur pour susciter des sentiments d’imposteur. Un sentiment d’appartenance favorise la confiance. Plus il y a de personnes qui vous ressemblent ou semblent vous ressembler, plus vous vous sentez confiant.e. Et inversement, moins il y a de personnes qui vous ressemblent ou vous ressemblent, cela peut avoir un impact sur leur confiance.

Cela est particulièrement vrai chaque fois que vous appartenez à un groupe pour lequel il existe des stéréotypes sur la compétence, par exemple celles des femmes ou de minorités ethniques.

Comment sortir du complexe de l’imposteur ?

Se demander : est-ce que telle pensée m’aide ou me bloque ?

L’une des premières étapes pour surmonter le sentiment d’être un.e imposteur est de reconnaître ses pensées et de les mettre en perspective.
Le simple fait d’observer sa pensée plutôt que de se laisser embarquer par elle, peut être utile. Il s’agit donc de regarder ces pensées de manière plus constructives.
Je vous encourage à vous demander «Cette pensée m’aide-t-elle ou me bloque-t-elle ? »

Changer son regard : les autres ne sont pas plus compétents, intelligents… Faire de “je suis fier.e de moi” son nouveau mantra.

Vous pouvez réorienter vos pensées.
La seule différence entre quelqu’un qui souffre du complexe de l’imposteur et quelqu’un qui n’en souffre pas, est la façon dont il réagit aux défis.
Les gens qui ne se sentent pas comme des imposteurs ne sont ni plus intelligents, ni plus compétents, ni plus capables que le reste d’entre nous.
C’est une très bonne nouvelle, car cela signifie que nous devons simplement apprendre à penser comme des non-imposteurs : apprendre à valoriser la critique constructive, comprendre que vous ralentissez réellement votre équipe lorsque vous ne demandez pas d’aide, ou vous rappelez que plus vous pratiquez une compétence, mieux vous y arriverez…

Partager ce qu’on ressent avec des personnes de confiance

Il peut également être utile de partager ce que vous ressentez avec des amis ou des mentors de confiance.
Les personnes qui ont plus d’expérience peuvent vous rassurer sur le fait que ce que vous ressentez est normal et de savoir que d’autres ont été à votre place peut vous faire paraître votre situation moins effrayante.

Ne plus laisser le doute contrôler nos actions

Nous vivons tous des moments de doute et c’est normal. L’important est de ne pas laisser ce doute contrôler vos actions.
L’objectif pour moi est de vous donner les outils, la perspicacité et les informations nécessaires pour changer votre regard et votre discours intérieur.

Vous pouvez encore avoir un moment d’imposteur, mais pas une vie d’imposteur.

Comment expliquer un parcours professionnel « instable » lors d’un entretien

Le changement fréquent d’emplois est de plus en plus courant, notamment chez les jeunes générations. Les travailleurs des générations Y et Z, mais pas qu’eux, changent plus fréquemment de travail à la recherche de meilleures opportunités, de conditions de travail plus flexibles ou pour aligner leur emploi sur leurs valeurs personnelles. Toutefois, bien que cette pratique soit de moins en moins stigmatisée, certains recruteurs continuent de percevoir ces parcours comme des signes de déloyauté ou d’instabilité professionnelle.

Pourquoi le changement fréquent de postes est-il souvent mal perçu ?

Historiquement, le marché du travail valorisait la stabilité, avec une culture qui privilégie la fidélité à un employeur et les carrières à long terme, en particulier dans des secteurs traditionnels comme la fonction publique ou les grandes entreprises. Cependant, le contexte a changé avec la crise économique et l’essor du digital, qui favorisent des modèles de travail plus souples. Malgré tout, certains recruteurs voient toujours le changement fréquent de postes comme un manque d’engagement.

Pourquoi change-t-on de travail plus souvent ?

Plusieurs raisons expliquent cette tendance :

  1. Salaire et coût de la vie : Les grandes villes ont un coût de vie élevé, de nombreuses personnes cherchent des postes mieux rémunérés pour s’adapter aux réalités économiques locales.
  2. Valeurs personnelles et éthique : Les générations plus jeunes surtout, recherchent des entreprises qui reflètent leurs valeurs, qu’il s’agisse de responsabilité environnementale, d’égalité sociale ou de transparence.
  3. Équilibre travail-vie personnelle : Le besoin de flexibilité, notamment en termes de télétravail ou d’horaires, est devenu crucial, notamment après la pandémie. Les entreprises qui refusent ces nouvelles demandes, peinent à retenir leurs talents.
  4. Diversité et inclusion : Les jeunes recherchent des environnements de travail où ils peuvent être eux-mêmes, sans avoir à cacher ou minimiser leur identité. Ils veulent des employeurs qui s’engagent réellement pour la diversité et l’inclusion.

Comment aborder ce sujet en entretien ?

Si vous êtes confronté à une question sur votre parcours professionnel, voici quelques conseils pour justifier les changements fréquents :

  • Mettre en avant la recherche d’un alignement de valeurs : Expliquer que vous avez changé de poste pour trouver un environnement qui correspond mieux à vos valeurs personnelles ou à vos attentes professionnelles.
  • Souligner les contraintes économiques : Vous pouvez aborder les raisons financières (coût de la vie, salaires) pour justifier votre départ d’un poste précédent, surtout si l’employeur n’offrait pas une rémunération en adéquation avec vos besoins.
  • Équilibre personnel : Si vous avez quitté un poste en raison d’un manque de flexibilité ou d’un équilibre travail-vie personnelle insuffisant, vous pouvez expliquer que vous cherchez une entreprise où vous pourrez évoluer sans compromettre votre bien-être.
  • Satisfaction et engagement à long terme : Insistez sur le fait que vous recherchez maintenant un emploi où vous pourrez vous épanouir à long terme, avec une entreprise qui partage vos valeurs et où vous pouvez envisager de rester plus longtemps.

Conclusion : Un changement de poste réfléchi

Bien que les changements fréquents de travail puisse encore être perçu comme un risque par certains recruteurs, il est important de montrer que vos décisions sont bien motivées par des raisons légitimes, comme la recherche d’une meilleure rémunération, d’une flexibilité accrue ou d’un alignement de valeurs. Le bon employeur comprendra que ces choix sont faits dans un souci de bien-être et de développement professionnel.

Aude Saliner
Coach Révélatrice de potentiels singuliers

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